Artiste japonais né en 1936, sans
doute le graphiste le plus talentueux et le plus célèbre de son
pays. Très prolifique, il débute sa carrière en réalisant des
affiches pour des théâtres qui remportent énormément de succès
grâce à son audace qui paraît sans limites.
Il présente déjà plusieurs niveaux
de lecture grâce à un mélange détonnant d’influences qui vont
de l’art traditionnel japonais du packaging au style victorien
anglais du XIXème siècle.
A partir du début des années 70, en
plein courant psychédélique, il commence à réaliser des pochettes
de disques et des posters pour des artistes occidentaux, dont
Santana, Emerson, Lake & Palmer, Earth, Wind & Fire, Miles
Davis… et les Beatles.
Son travail évolue. En mélangeant
photos recoloriées et dessin, il évoque la technique du collage,
mais il y ajoute sa fascination pour la culture indienne, les
sciences occultes et la croyance d’une vie extraterrestre. Avec
beaucoup de subtilité, il confronte l’image des pop stars à des
symboles religieux et ésotériques et il leur offre une dimension
mystique.
A travers ses recherches graphiques,
Tadanori Yokoo nous emmène à la rencontre de son propre désir : la
construction d’un futur utopique.
Une des caractéristiques de son
travail consiste à franchir toutes les barrières de l’imagination
et à exploiter la totalité des ressources de son immense bagage
graphique, se nourrissant à la fois des cultures asiatiques (Inde,
Japon, Chine) et occidentales. Il utilise de nombreuses images
traditionnelles japonaises (soleil levant, Mont Fuji, vagues
empruntées à Hokusai) pour les détourner et créer des chocs
sémiotiques en les juxtaposant à des icônes graphiques issues
d’autres cultures.
Un autre aspect de son talent réside
dans ses éblouissantes compositions dynamiques. En jouant sur les
changements d’échelle, le positionnement surprenant des
typographies et la force des diagonales, il engendre un véritable
vertige graphique.